Journal dansé de Samuel Pepys :
"En chemin allais chez Playford"
Conférence spectacle
Dans le cadre de la promotion du 6e CD de Chestnut, Cécile Laye recontextualise le répertoire des plus anciennes danses anglaises à figures au moyen d'illustrations dansées et d'extraits lus du Journal de Samuel Pepys.
Samuel Pepys
Samuel Pepys est un londonien qui a tenu son journal pendant un peu plus de neuf ans à partir de 1660, l’année où la royauté est restaurée en Angleterre. Lorsqu’il écrit ses premières pages, il a vingt- sept ans et c’est un obscur employé de bureau ; Devenu le principal administrateur de la Marine royale, c’est un homme riche et considéré qui interrompt sa chronique en mai 1669.
Le journal de Samuel Pepys est la chronique, d’abord euphorique puis désenchantée, de l’ascension sociale d’un homme de la Restauration Anglaise qui nous admet dans son intimité tout en nous donnant de précieuse indications sur les transformations de la société dans laquelle il vit et sur l’histoire politique et culturelle de son temps.
Note d’intention
La partie spectacle de cette conférence puise dans le répertoire des danses à figures anglaises les plus anciennes, auxquelles s’ajoutent des chorégraphies contemporaines en France et en Italie. S’étant structuré sous le règne de la grande Elizabeth, le répertoire des danses anglaises passe de la tradition orale à l’écrit avec la parution de « The English Dancing Master » édité en 1651 par l’éditeur londonien John PLAYFORD.
Ce répertoire a traversé les siècles sans jamais disparaître de la scène sociale. Du salon à la cour et au théâtre, les danses à figures occupent tous les espaces, se développent, se transforment et assimilent les nouveautés chorégraphiques. Fermement ancrées dans le pays et le siècle qui les ont vus naître, elles dégagent cependant quelque chose d’intemporel et de résolument moderne, particulièrement apte à séduire le danseur d’aujourd’hui.
Pour rendre justice à ces danses, il nous fallait un fil conducteur et nous l’avons trouvé en prenant appui sur les récits quasi journalistiques du célèbre diariste. Au gré de ses humeurs et de ses émotions, Samuel Pepys écrit, et de ses mots émergent nos danses qui s’en trouvent densifiées et vivifiées.
Cécile LAYE et La compagnie Chestnut
Chorégraphe et chercheuse Cécile LAYE est aussi formée à la comédie et à la mise en scène. A partir de cette double ligne d’activités et d’intérêts, elle réunit des artistes venant d’horizons différents : danseurs, musiciens jouant sur instruments anciens, comédiens, escrimeurs…dans le but de faire connaître le répertoire des danses anglaises à figures à travers les siècles.
Les spectacles mettent en scène les deux périodes phares de la contredanse :
- la première partie du 17e siècle et la restauration de la dynastie Stuart, en puisant dans le vaste matériel chorégraphique mis à disposition par les éditeurs de l’époque et en articulant ce matériel avec le journal de Pepys.
- la fin du règne du roi Georges III qu’on nomme « l’époque Régence », en prenant appui sur les traités de l’époque et sur les romans et la correspondance de la romancière Jane Austen.
(Mais la compagnie CHESTNUT a, depuis longtemps, une vocation forte en rapport avec la transmission. Nous pensons que le public doit être préparé à apprécier les répertoires anciens et comment mieux le préparer qu’en lui apprenant à danser, à déchiffrer les musiques, à découvrir l’histoire qui constitue l’écrin de ces danses. C’est pourquoi, la compagnie CHESTNUT propose chaque année une saison de danse où tous les niveaux d’apprentissage sont représentés.
Le travail de stage trouve son aboutissement dans le bal, événement interactif par excellence, au cours duquel un quatuor de musiciens jouant sur instruments anciens ou moderne, selon le thème du bal, accompagnent les danseurs dans leurs évolutions.
Nous nous efforçons de conjuguer plaisir et rigueur, élégance et ouverture sur l’autre. Chestnut propose trois bals annuels dont un bal en costumes et édite régulièrement du matériel pédagogique sous forme de CD et de brochure explicative.)
